Formation animée par Steve Masson : “Mieux comprendre le cerveau pour mieux enseigner”

Du 22 au 25 octobre 2018, Steve Masson, professeur en neuroéducation et qui était déjà venu nous présenter les apports de la neuropédagogie lors d’une conférence et d’un atelier en 2017, est venu animer une formation de 4 jours au lycée Etxepare de Bayonne, autour du thème “Mieux comprendre le cerveau pour mieux enseigner : une introduction à la neuroéducation”.

Cette formation, ouverte aux enseignants, orthophonistes, psychologues, éducateurs, animateurs de soutien scolaire, et plus largement tout professionnel intervenant dans le camp de la prise en charge pédagogique ou thérapeutique, a pris la forme de 8 séquences d’une demi-journée chacune, alliant exposé magistral, puis atelier de discussion et exercices :

  1. Mieux connaître le cerveau peut-il nous aider à mieux enseigner ?
  2. Comment tirer profit de la plasticité du cerveau des élèves ?
  3. Quelles sont les méthodes d’enseignement de la lecture qui sont les plus compatibles avec le fonctionnement du cerveau ?
  4. Qu’est-ce qui change dans le cerveau de l’élève qui apprend à compter ?
  5. Pourquoi certains apprentissages scolaires sont-ils si difficiles pour les élèves ?
  6. Qu’est-ce qu’il y a de différent dans le cerveau des élèves atteints de dyslexie, et comment peut-on les aider ?
  7. Qu’est-ce qu’il y a de différents dans le cerveau des élèves qui sont atteints du trouble déficitaire de l’attention ou de dyscalculie ?
  8. Comment puis-je rendre mon enseignement plus efficace et plus compatible avec le fonctionnement du cerveau des élèves ?

Présentation générale de la formation

Depuis quelques années, les connaissances sur le cerveau ont beaucoup progressé et ont mené à l’émergence d’une nouvelle approche de recherche : la neuroéducation.

Bien que récentes, les recherches de ce domaine sont déjà particulièrement intéressantes pour les enseignants, parce qu’elles nous permettent de mieux comprendre l’influence de l’architecture cérébrale des élèves sur leurs apprentissages scolaires, les causes biologiques liées aux difficultés de certains élèves et les effets de l’apprentissage ou d’un type particulier d’intervention pédagogique sur le cerveau.

Ne requérant aucune connaissance préalable sur le fonctionnement du cerveau, cette formation a pour but d’initier les participants à ces nouvelles connaissances établissant des liens entre l’apprentissage, l’enseignement et le cerveau.

Programme et objectifs

Mieux connaître le cerveau peut-il nous aider à mieux enseigner ?

La neuroéducation est une approche qui cherche à identifier les mécanismes cérébraux liés aux apprentissages scolaires et à l’enseignement dans le but de mieux comprendre et parfois d’apporter des pistes de solution aux problèmes vécus par les élèves, les enseignants et les autres intervenants. Dans cette première partie de la formation, il est question des avantages et des limites de cette approche, ainsi que des neuromythes (fausses croyances sur le fonctionnement du cerveau) que l’on retrouve dans plusieurs ouvrages éducatifs et dans certains programmes d’intervention.

Objectifs :

  • définir ce qu’est la neuroéducation ;
  • comprendre les fondements historiques et épistémologiques de cette approche ;
  • identifier les neuromythes les plus fréquents ;
  • juger de la valeur scientifique d’ouvrages ou de programmes d’intervention affirmant être basés sur les recherches sur le cerveau.
Comment tirer profit de la plasticité du cerveau des élèves ?

Lorsque les élèves apprennent, leur cerveau change et, en choisissant de préconiser un type d’enseignement plutôt qu’un autre, les enseignants peuvent non seulement influencer les apprentissages de leurs élèves, mais aussi la façon dont leur cerveau sera modifié à la suite de ces apprentissages. Cette deuxième partie de la formation propose de faire un tour d’horizon des recherches qui permettent de mieux comprendre la plasticité du cerveau et les effets de l’apprentissage et de certains types d’enseignement sur le cerveau. Ce tour d’horizon mène à la formulation de quelques recommandations pédagogiques fondées sur les recherches en neuroéducation.

Objectifs :

  • mieux comprendre les effets de l'apprentissage sur le cerveau des élèves ;
  • connaître les effets de certains types d'enseignement sur le cerveau ;
  • mettre en application certaines recommandations pédagogiques fondées sur la recherche en neuroéducation
Quelles sont les méthodes d’enseignement de la lecture qui sont les plus compatibles avec le fonctionnement du cerveau ?

À l’aide de récentes techniques d’imagerie cérébrale, il est aujourd’hui possible de voir ce qui se passe dans le cerveau des élèves lorsqu’ils apprennent à lire. Plus intéressant encore, il est maintenant possible de connaître les effets de différents types d’enseignement de la lecture sur le cerveau des élèves. En s’appuyant sur ces nouvelles connaissances, cette troisième partie de la formation propose d’examiner les approches d’enseignement de la lecture les plus compatibles avec le fonctionnement du cerveau des élèves.

Objectifs :

  • mieux comprendre les mécanismes cérébraux impliqués dans l’apprentissage de la lecture ;
  • mieux comprendre les effets de certains types d’enseignement de la lecture sur les cerveaux des élèves ;
  • identifier les approches d’enseignement de la lecture les plus compatibles avec le fonctionnement du cerveau.
Qu’est-ce qui change dans le cerveau de l’élève qui apprend à compter ?

Avant d’apprendre à compter et avant même de comprendre la notion de nombres symboliques, le jeune enfant possède dans son cerveau un certain « sens des nombres » qui lui permet de comparer de façon intuitive et approximative les quantités. En utilisant l’imagerie cérébrale, des chercheurs ont récemment montré que l’apprentissage des nombres symboliques prend appui sur les réseaux de neurones responsables du sens des nombres. D’autres chercheurs ont également montré qu’une région cérébrale précise devient de plus en plus activée lorsque les compétences mathématiques des élèves augmentent. Dans cette quatrième partie de la formation, nous discutons de ces recherches et de leurs incidences pédagogiques.

Objectifs :

  • mieux comprendre les mécanismes cérébraux impliqués dans l’apprentissage du calcul ;
  • connaître les recommandations pédagogiques découlant de la compréhension de ces mécanismes cérébraux.
Pourquoi certains apprentissages scolaires sont-ils si difficiles pour les élèves ?

Alors que certains apprentissages scolaires sont plutôt faciles, d’autres s’avèrent plus difficiles pour les élèves. C’est notamment le cas de l’apprentissage de certains concepts contre-intuitifs en mathématiques et en sciences. Ces apprentissages sont difficiles, parce qu’ils exigent la mobilisation d’un mécanisme cérébral appelé l’inhibition permettant de résister aux intuitions ou aux stratégies spontanées qui s’avèrent inadéquates pour résoudre certains problèmes. Cette cinquième partie de la formation propose de discuter des recherches portant sur les mécanismes cérébraux liés à l’apprentissage et l’enseignement de notions scolaires difficiles et contre-intuitives et d’analyser leurs retombées sur l’enseignement.

Objectifs :

  • mieux comprendre les mécanismes cérébraux impliqués dans les apprentissages difficiles et contre-intuitifs ;
  • mieux connaître les effets cérébraux de certaines interventions pédagogiques visant à développer le contrôle cognitif et l’inhibition des élèves ;
  • prendre connaissance de certaines recommandations pédagogiques permettant de développer le contrôle cognitif et l’inhibition des élèves.
Qu’est-ce qu’il y a de différents dans le cerveau des élèves atteints de dyslexie et comment peut-on les aider ?

Le cerveau des élèves atteints de dyslexie a fait l’objet de nombreuses études au cours des quinze dernières années. Grâce à ces dernières, nous savons aujourd’hui que le cerveau des élèves dyslexiques est différent, ce qui rend l’apprentissage de la lecture significativement plus difficile pour ces élèves. Nous savons également que des interventions ciblées peuvent aider les élèves atteints de dyslexie et peuvent même mener à un rétablissement partiel de leur activité cérébrale. Dans cette sixième partie de la formation, nous discuterons de ces recherches et de leurs retombées sur la prise en charge des élèves en difficulté en lecture.

Objectifs :

  • identifier les particularités cérébrales des élèves atteints de dyslexie ;
  • mieux comprendre les effets de ces particularités sur l'apprentissage de la lecture ;
  • mieux connaître les effets de certaines interventions pédagogiques sur le cerveau des élèves dyslexiques ;
  • identifier certaines pistes d’intervention permettant d’aider les élèves éprouvant des difficultés en lecture.
Qu’est-ce qu’il y a de différents dans le cerveau des élèves qui sont atteints du trouble déficitaire de l’attention ou de dyscalculie ?

Dans cette septième partie de la formation, nous discutons du trouble déficitaire de l’attention et de la dyscalculie (un trouble provoquant des difficultés importantes en calcul). Nous discutons d’abord des particularités du cerveau de ces élèves, puis des effets de certaines interventions. Nous parlons brièvement également des particularités cérébrales associées à d’autres troubles dont le trouble de comportement.

Objectifs :

  • identifier les particularités cérébrales des élèves atteints d’un trouble déficitaire de l’attention ou de dyscalculie ;
  • mieux comprendre les effets de ces particularités sur les apprentissages scolaires ;
  • mieux connaître les effets de certaines interventions pédagogiques sur le cerveau de ces élèves en difficulté.
Comment puis-je rendre mon enseignement plus efficace et plus compatible avec le fonctionnement du cerveau des élèves ?

Cette huitième et dernière partie de la formation vise à mettre en évidence des recommandations pédagogiques concrètes découlant des recherches en neuroéducation qui ont été discutées dans les parties précédentes de la formation. Nous voyons également au cours de cette dernière partie comment ces recommandations pédagogiques peuvent servir de cadre de référence aux enseignants souhaitant rendre leur enseignement plus efficace et plus compatible avec le fonctionnement du cerveau des élèves.

Objectifs :

  • identifier des recommandations pédagogiques découlant des recherches en neuroéducation ;
  • comprendre comment mettre en application ces recommandations en classe.

Quelques images de la formation